Les TMS, 1ère cause d'invalidité dans l'industrie manufacturière

Qu’est-ce que les Troubles Musculo-Squelettiques ?

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des troubles qui affectent les muscles, tendons, nerfs et articulations. Ils sont souvent causés par des mouvements répétitifs, une mauvaise posture, une charge de travail élevée, ou des conditions de travail ergonomiques défavorables.

Ils affectent les salariés en causant des douleurs chroniques, une perte de force et de la mobilité, et peuvent avoir un impact négatif sur la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Ces conséquences provoquent également des pertes financières dû aux frais médicaux ou encore à la baisse de salaire. Mais ils affectent également l’entreprise, tant dans sa productivité que financièrement.

Les TMS en chiffres

Les chiffres pour l'ensemble des TMS

 

Etant la cause la plus fréquente de douleur et d'invalidité chez les travailleurs dans de nombreux pays, ils sont responsables d'environ 40 % de toutes les maladies professionnelles dans le monde et touchent un large éventail de professions.

Nous pouvons voir l’exemple de la France grâce aux statistiques de la Sécurité Sociale, de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) et de Santé Publique France.

Sur l’ensemble des cas de Maladies Professionnelles reconnues, qui étaient d’environ 50 000 en 2021, les TMS en représentaient 86%. Cependant, ce chiffre ne prend pas en compte les TMS non reconnus. Il est pourtant estimé qu’il y a entre 53 et 73% de sous-déclaration.

Elles peuvent toucher tous les secteurs professionnels, mais certains sont plus à risque que d'autres en raison des tâches et des activités physiques qu'ils impliquent. Voici les quelques secteurs les plus touchés par les TMS en France :

1. Les activités de soins
2. L'industrie manufacturière
3. Le secteur du transport et de la logistique
4. Le secteur du BTP
5. Le secteur de la restauration et de l'hôtellerie

» En savoir plus sur les chiffres par secteur

Les principales localisations des TMS en France en 2017
Source : CNAM

Le syndrome du canal carpien

 

En ce qui concerne le syndrome du canal carpien, c’est l’un des TMS les plus fréquents et les plus souvent reconnus comme maladies professionnelles en France.

L’opération de serrage de colliers réalisée sur des lignes d’assemblage est un bon exemple pour voir les différents impacts que peut avoir un syndrome du canal carpien.

Cette opération est principalement faite à l’aide de pinces manuelles, elle requiert donc une force importante de la part de l’opérateur pour le serrage et la coupe du collier et ce à répétition ce qui provoque une tension dans la main et le poignet de l’opérateur.

 

Selon les données de la CNAM pour l'année 2019, il y avait 11 618 nouveaux cas de syndrome du canal carpien reconnus comme maladies professionnelles cette année-là, ce qui représente environ 23,3% de l'ensemble des cas de TMS. On compte également plus de 130 000 personnes opérées en France chaque année. Les taux de sous-déclaration pour ce trouble a tout de même été estimé à 60%. La CNAM a également fourni le détail pour certains secteurs professionnels cette année-là :

1. Les activités de soins : 3 464 nouveaux cas du syndrome, représentant environ 29,8% de l'ensemble des cas.
2. L'industrie manufacturière : 2 133 nouveaux cas du syndrome, représentant environ 18,4% de l'ensemble des cas.
3. Le secteur du BTP : 1 040 nouveaux cas du syndrome, représentant environ 8,9% de l'ensemble des cas.
4. Le secteur du commerce, des transports et de l'hébergement et de la restauration : 1 008 nouveaux cas du syndrome, représentant environ 8,7% de l'ensemble des cas.
5. Les activités de services administratifs et de soutien : 753 nouveaux cas du syndrome, représentant environ 6,5% de l'ensemble des cas.

Combien cela peut coûter ?

Pour l'opérateur

Les coûts des TMS peuvent être difficiles à estimer puisqu’ils dépendront des circonstances individuelles et de nombreux facteurs tels que le pays, le système de santé, le traitement nécessaire, la durée d'absence du travail et le niveau de couverture d'assurance maladie.

Ils peuvent tout de même être définis ente coûts directs et indirects. Les premiers sont constitués des frais médicaux, les seconds incluent notamment les pertes de revenus.

Pour l’entreprise

Le coût du syndrome du canal carpien pour une entreprise peut également varier en fonction de nombreux facteurs, tels que la taille de l'entreprise, le nombre de travailleurs touchés, la gravité des symptômes, le temps d'absence du travail nécessaire pour récupérer, et les coûts associés à la mise en place de mesures préventives.

En général, ce syndrome peut entrainer des coûts directs, telles que des indemnités versées aux salariés, ou indirects telle que la perte de productivité. Le coût total moyen peut donc varier de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Pour les organismes publics

Les TMS représentant 86% des maladies professionnelles reconnues en France en 2021, leur indemnisation approchait les 2 milliards d’euros. Il faut aussi noter que les coûts réels des TMS peuvent être encore plus élevés, car de nombreux cas de TMS ne sont pas officiellement reconnus comme des maladies professionnelles et ne sont donc pas inclus dans ces chiffres.

Il convient également de noter que la Sécurité Sociale est financée par les cotisations sociales des travailleurs et des employeurs, ainsi que par les impôts. Par conséquent, le coût des TMS pour la Sécurité Sociale peut également avoir des implications financières plus larges pour la société dans son ensemble.

» En savoir plus sur ces coûts

En conclusion ?

Les troubles musculo-squelettiques sont les principales maladies professionnelles, sans compter celles qui ne sont pas déclarées comme telle.

Il est donc recommandé pour une entreprise de mettre en place une démarche de prévention des TMS afin de réduire les risques de survenues de ces troubles, notamment en améliorant l'ergonomie des postes de travail, en formant les salariés aux bonnes pratiques, et en mettant en place des mesures d'organisation et de gestion du travail adaptées.